Alors que la crise (économique, sociale, écologique) s'installe durablement en Europe et ailleurs, le « retour à la croissance économique » est systématiquement invoqué par les responsables politiques comme la condition indispensable pour la surmonter. Pourtant, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour réclamer un changement de paradigme afin d'affronter les défis du xxie siècle : le réchauffement climatique, l'épuisement des énergies fossiles et des minerais, la réduction de la biodiversité, la crise alimentaire, financière et sociale (la progression des inégalités et de la pauvreté, l'explosion du chômage), etc. Du Nord au Sud de la planète, fleurissent des initiatives qui dessinent la voie vers une société durable et plus équitable, en matière de production alimentaire (agriculture urbaine), d'énergie (villes en transition) et d'argent (monnaies locales et nouveaux indicateurs de richesse).Reposant sur une remise en question du consumérisme et du productivisme, ainsi que de l'idéologie du « toujours plus », ces innovations visent à créer des communautés plus résilientes et plus solidaires, capables de produire localement les biens dont elles ont besoin et de faire face aux chocs à venir. Pendant deux ans, Marie-Monique Robin a voyagé sur trois continents (Europe, Amérique et Asie) pour rencontrer ces pionniers et héros locaux qui, habités par un sentiment d'urgence, ont décidé de construire ici et maintenant un « autre monde », fondé sur le « toujours mieux », pour que leurs enfants et petits-enfants puissent continuer à vivre dignement.Décortiquant le dogme de la « croissance », elle donne aussi la parole aux économistes, sociologues ou philosophes qui expliquent en quoi ces initiatives de terrain incarnent un mouvement postcroissance fondamental, capable d'initier la transition écologique et économique, sans laquelle l'avenir de l'humanité est en danger. Elle montre, enfin, les résistances et les pressions qui s'exercent, notamment sur les gouvernements, pour que l'indispensable transition n'ait pas lieu et que la « croissance » continue de profiter à une infime minorité de nantis, quitte à plonger l'immense majorité des humains dans le chaos et la misère.
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