Born Horses

Le nouvel album de Mercury Rev, Born Horses, est un enregistrement luxuriant et résolument romantique qui a été enregistré par le groupe dans leur studio des Catskills et mixé par Peter Katis. « Mercury Rev vous emmène pour un plongeon dans le mystique : un ravissement de ballades et de mémoires émotionnelles à la croisée des chemins entre The Dharma Bums, Pet Sounds et la troisième face d'Electric Ladyland. Un voyage profond et transcendant des explorateurs psychédéliques qui vous ont offert Deserter's Songs. » - David Fricke (Rolling Stone magazine)

Dans le nord de l'État de New York, entre les montagnes des Catskills et la vallée de l'Hudson, un son envoûtant et richement gonflé se fait entendre. Il s'écoule comme le ruisseau local Esopus Creek, ou dans le courant de la rivière Hudson, plus large, transportant le flot de nos espoirs, de nos rêves et de nos peurs. Un son composé d'organique et d'électronique, de guitares, de claviers, de cuivres, de cordes, de bois, de batteries, et d'une voix incantatoire, puisant dans les courants de conscience qui, eux aussi, s'agitent et s'écoulent.Spirituellement, littéralement, psycho-géographiquement : d'où vient le neuvième album de Mercury Rev, Born Horses ? Cette cascade de quête psych-jazz-folk-baroque-ambient étincelante qui cherche son âme sans jamais vraiment connaître la réponse ? Un son et une vision liés à leur passé exalté tout en étant tout à fait différents de tout ce qu'ils ont créé auparavant ?

La réponse se trouve quelque part entre les maisons des membres fondateurs Jonathan Donahue (le hameau de Mt Tremper) et Grasshopper (la ville de Kingston), dans leurs veines et leurs cerveaux de leur cosmologie musicale désormais légendaire, et la présence vitale du nouveau membre permanent Marion Genser (claviers), de l'allié de longue date Jesse Chandler (claviers) et des invités Jeff Lipstein (batterie), Martin Keith (contrebasse) et Jim Burgess (trompette). Un lieu qui se nourrit de l'humeur en lévitation de leur dernier album, l'hommage expansif de 2019 à Bobbie Gentry's The Delta Sweete Revisited, et des explorations psychologiques instrumentales sous les noms de Harmony Rockets et Mercury Rev's Clear Light Ensemble, ainsi que des conseils spirituels de l'artiste d'avant-garde Tony Conrad et du poète Beat Robert Creeley, à qui Born Horses est dédié.

Le disque a commencé avec des accords squelettiques et une vague d'autoréflexion, d'où nous sommes vulnérables, vivants face aux notions et aux mouvements du temps et de la réalité.Jonathan :« J'ai récité les paroles le long des rives de l'Hudson, dans mon téléphone - c'est pourquoi on entend les bateaux à vapeur et les mouettes... Je retournais au studio et j'alignais les voix sur la musique. C'est comme ça que ça s'est passé. Parfois, vous essayez de prendre un peu de recul par rapport à vous-même, de vous séparer du feu. La voix a une certaine cadence qui n'est pas très sûre d'elle. C'est comme marcher sur un lac gelé. Si vous faites le pas suivant, allez-vous tomber dedans ? Quelque chose me dit que c'est là que je préfère être, plutôt que d'emprunter à nouveau la même autoroute ».Grasshopper :« Lorsque Jonathan et moi nous sommes rencontrés pour la première fois, une chose nous a rapprochés : Blade Runner, à la fois le film de Ridley Scott et la bande originale de Vangelis : cette sensation de passé et de futur, l'ambiance noire obsédante et la romance... Born Horses puise dans certains de ces éléments. Born Horses s'inspire un peu de tout cela. Nous nous tournons vers l'enfance, les airs de Broadway, Chet Baker, Sketches Of Spain de Miles Davis, des disques que nos parents écoutaient, mais nous y ajoutons une touche d'avenir. Dès le début, Mercury Rev était à la croisée des chemins, entre l'analogique et le numérique, le hi-fi et le lo-fi en même temps. C'était comme Brecht ou Weill, les mots suggérant des images, et les images suggérant des humeurs. Nous avons également beaucoup pensé au désert sur cet album, et au désert urbain ».

Born Horses s'ouvre sur « Mood Swings ». Une trompette, évoquant les mariachis et le terrain balayé par le vent de la prairie désertique, s'ouvre sur un panorama sonore dynamique, parcourant et enveloppant la récitation intime de Jonathan, mêlant souvenirs et confessions de sentiments piégés et déballés : « Mes sautes d'humeur vont et viennent à leur guise / adolescents rebelles et inconstants, incapables de se décider ». Cela donne à Born Horses un ton de vulnérabilité et de crainte, avec un petit frisson de peur, témoignant de la fragilité de l'expérience humaine, secouée par les courants qui nous entourent. L'instabilité des sentiments est explorée plus avant par la métaphore de l'oiseau, plus clairement dans « Bird Of No Address » et dans le final palpitant de l'album, « There Has Always Been A Bird In Me ».
Jonathan : « Lorsque j'ai ouvert ma voix pour chanter sur ce disque, c'est l'oiseau qui a chanté : une voix plus grave, plus moustachue, qui m'a surpris autant qu'elle a surpris ceux qui n'ont connu que mes tessitures supérieures dans le passé. Je ne sais pas d'où vient cet oiseau, mais il est là maintenant, et je ne le remets pas en question. C'est juste l'oiseau qui veut chanter ».

Le titre de l'album, tiré du majestueux sixième morceau « Born Horses », a été choisi parce que ses paroles résonnent tout au long de l'album, englobant l'idée de vol (« I dreamed we were born horses waiting for wings ») et la phrase « You and I » (toi et moi) qui apparaît à différents moments de l'album. Il ne s'agit pas de deux personnes distinctes, mais de deux parties d'un même être.
Jonathan : « C'est cette partie de nous-mêmes qui se sépare ou, d'une certaine manière, qui s'éteint, pour permettre à une nouvelle partie de nous d'entrer. Nous commençons notre vie en ajoutant de l'argile, en en jetant davantage par-dessus, et plus tard, nous laissons les vents du désert de l'âge souffler les choses. Le crayon ne se rend pas compte qu'il s'amenuise au fur et à mesure que l'on écrit avec lui. La mine continue de s'abaisser et la vie continue de vous aiguiser en même temps. Combien reste-t-il en moi pour écrire avant d'être à court ? Ces gribouillis sont tout ce qui me reste. Nous n'avons pas fait cet album en jetant de l'argile sur de l'argile ; nous avons laissé le temps éroder ce qui n'a plus d'importance, pour révéler ce qui a toujours été là.Le concept de Born Horses a commencé avant la pandémie, puis une fois que Mercury Rev a été autorisé à tourner et à enregistrer à nouveau, Marion Genser a quitté son Autriche natale pour rejoindre Jonathan dans les Catskills, et Mercury Rev a pris son envol. Peintre de formation classique et musicienne, Marion est devenue un ajout inestimable à la composition chimique de Mercury Rev.Jonathan :« Marion a eu un effet incroyable sur la musique. Ses coups de pinceau étaient comme un fond cosmique pour les chansons, qui chauffaient le disque de manière alchimique et éliminaient tout ce qui n'était pas nécessaire ».

Les esprits de Tony Conrad et de Robert Creeley, acolytes de la pensée et de l'action progressistes qui enseignaient tous deux à l'université de Buffalo à l'époque où Jonathan et Grasshopper étaient étudiants, ont été une source d'inspiration supplémentaire. Entre autres références, Conrad était un associé de John Cale et du Velvet Underground, Creeley un associé de Jack Kerouac, Allen Ginsberg et des poètes de Black Mountain. Born Horses sort sur le label Bella Union.

Pays d'Origine : EUROPE
Année de Sortie : 2024