Between two Worlds

Il existe de nombreuses raisons de considérer Carl Friedrich Abel (1723-1787) comme l'un des musiciens les plus extraordinaires de l'histoire. C'était un gambiste, un joueur d'un instrument longtemps associé à une aristocratie alors au faîte de sa décadence. Aujourd'hui, cependant, il serait décrit comme « avant-gardiste » parce qu'il a intégré les derniers styles et genres musicaux et a joué un rôle clé dans le développement de la symphonie.Cet album commence par la Symphonie en ut de son Opus 10, un ensemble de six symphonies. Avec une distribution composée de deux hautbois, deux cors, deux violons, un alto et une basse, la partition présente toutes les caractéristiques de la musique symphonique de cette époque. La seule oeuvre vocale notable d'Abel est l'air "Frena le belle", auquel il a contribué à l'opéra pastiche Sifare. La musique est si inspirante qu'il est regrettable qu'Abel n'ait pas reçu une plus grande reconnaissance dans le répertoire vocal. Le catalogue mis à jour d'Abel (AbelWV, éd. Günter von Zadow, 2023) comprend 420 oeuvres, dont 29 sont des concertos pour instruments solistes.Ceux-ci suivent le modèle typique en trois mouvements (le premier et le troisième sont joués rapidement dans la tonalité d'origine, le second plus lentement dans une tonalité séparée, bien que liée) qui commencent et se terminent par des ritournelles orchestrales, qui sont également insérées entre chaque solo. Quoi qu'il en soit, le Concerto pour flûte en mi mineur a une structure très particulière, composée de trois mouvements, tous dans des tonalités mineures.La section d'altos a été reconstruite par Wolfgang Kostujak. Le Concerto pour clavecin en ré (Güntersberg, 2022) est issu d'un manuscrit préparé par deux copistes non identifiés. Cette partition, qui porte un titre italien sans référence au pianoforte, suggère qu'elle a été composée alors qu'Abel était encore en Allemagne. Malheureusement, aucun des nombreux concerts qu'Abel lui-même a donnés en tant qu'ambiste solo au cours de sa vie à Londres n'a été conservé. Les deux présents sur cet album (Güntersberg) méritent donc une explication.Le Concerto en la provient d'un manuscrit inachevé d'un copiste inconnu, sans mention du compositeur de l'oeuvre, mais une analyse approfondie de la musique a conduit Thomas Fritzsch à l'attribuer à Abel. Kostujak a reconstitué les parties pour premier et deuxième violon, alto et quelques passages pour basse. Le Concerto en sol n'est autre que le Concerto pour violoncelle en si majeur, lui-même identique au Concerto pour flûte en do. Une telle réutilisation d'oeuvres n'est pas rare dans le catalogue d'Abel, et une analyse détaillée fournit de nombreuses preuves que cela était destiné à la viole de gambe dans la version originale.

Pays d'Origine : INCONNU