Le coeur violé

Voici, renouvelé, l´éternel duo de l´homme et de la femme. Lui, Denis, grand reporter d´une agence de presse. Elle, Sophie, jeune et belle Yougoslave, énigmatique, déchirée... Entre Denis l´actif, l´entreprenant, et Sophie la mystérieuse, se noue, se joue une histoire où se rejoignent don total de soi et altier refus. Une histoire chaste, on l´a compris, parce que la chasteté est ici le signe de l´absolu, grâce à quoi Sophie et Denis vont réinventer l´amour.
Cet amour est nourri de toutes les réalités du monde actuel : politique, scientifique, artistique, religieuse... Plus encore, Denis et Sophie sont dépositaires d´un secret capital pour la paix internationale et l´avenir de notre civilisation. Cela fait que leur histoire, devenant peu à peu une quête, les jette sans cesse sur les routes, dans les trains, dans les avions, et les entraîne de Rabat à Venise, de Belgrade à Mougins, de Paris à Rome. Ainsi leur amour embrasse le monde, et l´embrase.
Rarement sans doute un roman aura été d´amour avec cette puissance, cette universalité - et cette infinie capacité de faire rêver. On s´attache à Denis - on l´admire et on le plaint -, et surtout on aime, à jamais, cette Sophie qui se bat « dans la nuit solitaire aux yeux d´aveugle », et que l´on devine écrite avec du sang, avec des larmes.
Maître de ses moyens, Henry Bonnier l´est admirablement, dans Le Coeur violé, jusque dans l´éclat de son écriture, jaillissante et sensuelle, tendre et dure, - haute parole d´amour... L´histoire exemplaire qu´il nous raconte signifie tout simplement qu´enfin un homme a appris auprès d´une femme à ne regarder que l´essentiel.